Grogne

Conseil départemental de Bendjé : les agents réclament la tête du trésorier et du délégué spécial

Conseil départemental de Bendjé : les agents réclament la tête du trésorier et du délégué spécial
Conseil départemental de Bendjé : les agents réclament la tête du trésorier et du délégué spécial © 2024 D.R./Info241

Impayés de cotisations sociales CNSS et CNAMGS, réduction de 30% de leur salaire et coupure drastique des frais pharmaceutiques, telle est la situation que traversent actuellement les agents du Conseil départemental de Bendjé. Le vendredi 3 mai, ils ont déclenché une grève générale illimitée pour dénoncer tous ces manquements.

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C’est une grève générale illimitée qui vient d’être engagée par les agents du conseil départemental de Bendjé (CDB). Hier, ils ont pris d’assaut dès 8h l’esplanade de leur institution afin de manifester leur colère. Regroupés au sein de la Confédération nationale des syndicats du Gabon (CNSG), ces pères et mères de famille réclament entre autres : la restitution de leur prime, la restitution de leurs frais pharmaceutiques coupés depuis quatre ans et le reversement des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale et à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale.

Une vue du piquet de grève

« C’est la coupure de la prime exceptionnelle et la réduction de 30% sur la prime compensatrice qui fâchent les agents que nous sommes. Nos employeurs nous ont surpris en prenant cette décision unilatérale, sans tenir compte du contexte des textes en vigueur », fustige le délégué du personnel Jean-Claude Bouka. Sont accusés dans cette affaire l’ancien président de cette institution, Dr Louis Barrys Ogoula Olingo, la nouvelle équipe de délégués spéciaux conduite par Paul Mouketou et le trésorier provincial. « Cette décision a été prise en collaboration avec le trésorier provincial, car les deux parties ont travaillé ensemble avant de décider », pointe du doigt Jean-Claude Bouka.

Le personnel du département de Bendjé maintient son mouvement de grève jusqu’à obtention de ses revendications. « Ce mouvement de grève est maintenu jusqu’au moment où nous rentrerons en négociations avec le bureau des délégués. Il fallait que les partenaires soient associés afin que, ensemble, nous trouvions des solutions », estime Jean-Claude Bouka. Au-delà du cahier de charges, le collège des délégués du personnel du conseil départemental de Bendjé avait adressé une correspondance à la Confédération nationale des syndicats du Gabon (CNSG) sur un certain nombre de revendications.

D’autres agents en colère

S’alignant sur les dispositions réglementaires en République gabonaise, le syndicat n’a fait qu’entamer la grève après le dépôt du préavis. « Ils n’ont ni consulté le personnel, ni le syndicat. Nous nous retrouvons avec des Gabonais qui ont perdu 30% de leur salaire », dénonce le Syndicat de la CNSGC Claude Landry Pambo. Aussi, les charges liées à la Caisse nationale de sécurité sociale et à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale sont des engagements obligatoires.

En d’autres termes, si la déclaration trimestrielle sur salaire est établie, le financier est dans l’obligation d’engager la transaction. Or, depuis quatre ans maintenant, personne ne sait très exactement où l’argent des travailleurs est parti. « Les cotisations CNSS et CNAMGS depuis 2020 n’ont pas été reversées. Et pourtant, dans tous les budgets annuels, cette charge a été prise en compte. L’équipe qui était là n’a pas jugé utile de payer les cotisations sociales. C’est forcément de l’argent détourné », dénonce la Confédération nationale des syndicats du Gabon.

Alors que le président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema tente tant bien que mal de restaurer les institutions, des groupes d’amis marchent sur la volonté des plus hautes autorités d’offrir aux Gabonais de meilleures conditions de vie et de travail. Le salaire ayant un caractère alimentaire, l’équipe nouvelle et la précédente ont touché à la dignité des travailleurs gabonais, marqués par tous ces manquements. Le ras-le-bol témoigne du mécontentement des agents à accepter de telles décisions, dans un pays qui subit une restauration depuis le 30 août dernier.

Malgré la situation de léthargie à laquelle le conseil départemental de Bendjé fait face, cinq délégués spéciaux ont été nommés alors que les autres conseils départementaux n’en ont eu que trois. Une situation qui démontre que la charge financière du CDB va de plus en plus s’alourdir. « Au mandat dernier, nous avons eu plus de deux milliards, aujourd’hui nous nous retrouvons avec 900 millions. Aucune des ressources n’est rentrée pendant toute une mandature. Cela signifie que nous sommes passés de détournement en détournement, et les gens vaquent à leurs occupations », regrette-t-il.

Conséquences : les maisons ne sont pas payées, tout comme les frais de scolarité des enfants à l’étranger. S’alimenter devient difficile pour ces pères et mères de famille, etc.

@info241.com
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