Le Gabon veut s’affranchir des importations en triplant ses capacités de raffinage d’ici 5 ans !

Le Gabon affiche une volonté claire de reprendre la main sur sa souveraineté énergétique. À travers un partenariat stratégique avec le groupe China Africa Business Council (CABC), le pays entend tripler sa capacité de raffinage d’ici à 2030, avec pour ambition de couvrir la totalité de ses besoins en produits pétroliers jusqu’en 2050. Une initiative lourde d’enjeux pour un État encore trop dépendant des importations de gasoil et autres dérivés.

Le projet a été évoqué lors d’une séance de travail ce 10 juin à Libreville entre le ministre du Pétrole, Sosthène Nguema Nguema, et une délégation du CABC conduite par Youssouf Nzang. Présent au Gabon depuis plus de dix ans et actif dans 42 pays africains, le groupe CABC apportera son expertise technique et financière à un plan ambitieux articulé autour de deux axes : la réhabilitation de la raffinerie de Port-Gentil d’ici à 2027, et la construction d’une nouvelle unité de raffinage d’ici à 2030.
Au-delà de la dimension technique, l’objectif est stratégique : il s’agit de mettre fin à la vulnérabilité énergétique du pays, qui se traduit par des pénuries chroniques et une exposition forte aux fluctuations des marchés internationaux. En renforçant sa capacité locale de raffinage, le Gabon espère non seulement stabiliser les prix à la pompe, mais aussi maîtriser durablement ses ressources énergétiques, dans un contexte de transition globale vers plus d’autonomie et de sécurité énergétique.
Cette politique s’inscrit dans la vision économique du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui fait de la souveraineté énergétique l’un des piliers de la refondation nationale. Pour le chef de l’État, il ne s’agit pas simplement de produire plus, mais de construire une industrie pétrolière gabonaise forte, structurée, compétitive et tournée vers l’avenir. Dans ce cadre, le projet porté avec CABC vient compléter le vaste programme de modernisation de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), déjà engagé par le gouvernement.
Les négociations avec CABC se poursuivent, mais les bases sont posées. Si les délais sont respectés, le Gabon pourrait, dans les cinq prochaines années, se doter d’un appareil de raffinage capable de transformer localement une part importante de son brut, réduisant les coûts logistiques et renforçant la valeur ajoutée nationale. À terme, cette ambition pourrait transformer le pays en acteur régional du raffinage et rehausser significativement son poids dans la chaîne de valeur pétrolière en Afrique centrale.
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