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Délinquance

Port-Gentil : 3 ans de prison pour deux ados reconvertis dans le braquage et le vol à main armée

Port-Gentil : 3 ans de prison pour deux ados reconvertis dans le braquage et le vol à main armée
Port-Gentil : 3 ans de prison pour deux ados reconvertis dans le braquage et le vol à main armée © 2025 D.R./Info241

Deux adolescents de 17 ans viennent d’écoper de trois ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir braqué deux personnes en pleine journée à Port-Gentil. Jugés ce 16 juin par le tribunal pour enfants, ils symbolisent une jeunesse en dérive, prise dans l’engrenage d’une violence de rue de plus en plus banalisée dans la capitale économique gabonaise.

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Les deux prévenus, D.B.N et S.Y.M.K, tous deux de nationalité gabonaise, ont été jugés pour leur participation à une série d’agressions commises le 16 septembre 2024 dans la ville de Port-Gentil. Poursuivis pour des infractions prévues aux articles 292 et 295 du Code pénal gabonais, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt locale dès le 26 septembre, après leur arrestation par les services de la police judiciaire.

Une criminalité en forte hausse

Selon les éléments de l’enquête, les deux jeunes délinquants s’en sont d’abord pris à une passagère d’un taxi collectif, Charlène B., dont le téléphone portable a été volé par un groupe de jeunes individus faisant mine d’arrêter le véhicule avant de s’enfuir à pied. Une heure plus tard, un autre jeune, Owen T., qui rentrait chez lui après une visite chez son grand-père, était interpellé par les mêmes adolescents.

Les deux ados braqueurs et l’une de leur victime lors de l’audience de ce lundi

Ceux-ci lui ont réclamé de l’argent. Ne se doutant pas du piège, la victime leur a remis 300 FCFA, puis a poursuivi sa route, sans savoir qu’elle était suivie. Près d’un bâtiment inachevé, Owen T. est alors encerclé par ses agresseurs qui, forts de leur supériorité numérique, exhibent couteaux et ciseaux dissimulés dans leurs vêtements. Sous la menace, ils lui intiment de leur remettre son téléphone portable. Pris de panique, le jeune homme parvient à fuir et donne aussitôt l’alerte.

Des aveux sans détour

La plainte de Charlène B., déposée peu après les faits, a déclenché une enquête qui a rapidement permis l’identification des deux adolescents. Lors de leur audition, les mis en cause ont reconnu leur implication : D.B.N a avoué avoir utilisé une arme blanche, tandis que S.Y.M.K a admis sa participation active aux agressions.

Présentés devant le tribunal pour enfants, les deux prévenus ont vu les faits initialement reprochés à S.Y.M.K – complicité de vol à main armée – requalifiés en vol avec menace d’une arme apparente. Les magistrats l’ont déclaré coupable au même titre que D.B.N, et ont prononcé une peine de trois ans de prison, assortie d’un an avec sursis. En complément de la sanction pénale, un suivi psychologique et social a été ordonné, sous la supervision des services compétents.

Une justice qui tente de freiner l’engrenage

Ce procès s’inscrit dans le cadre de la session criminelle pour enfants ouverte récemment à Port-Gentil. Un constat saisissant s’impose : sur les quatorze affaires inscrites au rôle, toutes concernent des faits de vol avec usage ou menace d’une arme apparente, mettant en lumière l’ampleur d’un phénomène de violence juvénile en pleine expansion dans cette ville.

Les causes de cette criminalité précoce sont multiples : déscolarisation, précarité, désintégration du cadre familial et absence de perspectives pour les jeunes en sont les principaux ressorts. D.B.N, par exemple, a quitté l’école en classe de 5e année du primaire. Sans formation, ni emploi, ni encadrement, il a glissé dans la délinquance comme tant d’autres adolescents livrés à eux-mêmes.

Punir mais aussi reconstruire

La justice gabonaise, par ces condamnations, entend à la fois sanctionner les actes posés, mais aussi envoyer un signal fort à l’égard d’une jeunesse de plus en plus tentée par les raccourcis violents. Toutefois, la seule réponse judiciaire ne saurait suffire. Elle doit s’accompagner de mesures sociales et éducatives ambitieuses, pour enrayer une spirale qui menace à terme la cohésion sociale dans des centres urbains tels que Port-Gentil.

Le dossier D.B.N et S.Y.M.K est désormais clos, mais il illustre un malaise plus profond. Celui d’une jeunesse désemparée que les institutions devront impérativement réinsérer si l’on veut briser le cycle de la récidive.

@info241.com
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