Trafic international d’ivoire : Un braconnier récidiviste renvoyé devant la justice gabonaise le 27 juin

C’est un procès très attendu qui se tiendra ce vendredi 27 juin devant la Cour d’appel correctionnelle de Libreville. Ibrahim Ngangni, figure centrale d’un réseau international de trafic d’ivoire, sera rejugé après un premier verdict jugé trop clément par l’administration des Eaux et Forêts, appuyée par l’ONG Conservation Justice.

Dans un communiqué transmis ce vendredi à la rédaction d’Info241, Conservation Justice rappelle que cette affaire remonte à près de deux ans, lorsque plusieurs arrestations de trafiquants présumés ont eu lieu à Lambaréné et Makokou. Parmi eux : Ibrahim Ngangni, Guy Evouna et Tonga Assouman, soupçonnés de faire partie d’un réseau actif entre le Gabon, le Cameroun et le Nigéria.
Un cas de récidive aggravée
Déjà condamné à quatre mois de prison ferme au Cameroun en 2020, Ibrahim Ngangni est pourtant reparti de plus belle. Arrêté début 2024 au Nigéria avec plus de 200 kg d’ivoire, il avait été relâché dans des conditions jugées troubles. Au Gabon, il a été interpellé en flagrant délit de détention et de transport illégal de 21 défenses d’éléphants et 4 morceaux d’ivoire, pour un total de 131 kg, assortis de munitions.
Des accusations lourdes, illustrant le rôle actif joué par le suspect dans la collecte, le stockage et l’intermédiation du trafic. « Ibrahim Ngangni agissait avec ses complices dans plusieurs provinces du pays, du Moyen-Ogooué à l’Estuaire, en passant par l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem », souligne l’ONG dans son communiqué.
Des peines initiales jugées trop légères
Jugé une première fois en mai 2024 au tribunal spécial de Libreville, Ngangni avait écopé de 18 mois de prison ferme, une peine largement inférieure aux sanctions prévues par la loi. La partie civile avait demandé la jonction des dossiers impliquant les autres suspects du réseau, mais cette requête avait été rejetée, entraînant un jugement séparé de chaque cas.
Pour Conservation Justice, « cette peine était manifestement insuffisante au regard de la gravité des faits et du caractère organisé du réseau ». L’administration des Eaux et Forêts a donc interjeté appel.
Un procès sous haute vigilance
La loi gabonaise prévoit jusqu’à 10 ans de prison pour trafic d’ivoire, peine pouvant être doublée en cas de bande organisée, conformément à l’article 396 du Code pénal. Dans cette affaire, tout indique que les conditions sont réunies : plusieurs individus, une organisation structurée, et même des véhicules modifiés pour transporter discrètement les cargaisons illégales.
« Ce nouveau procès est l’occasion pour la justice gabonaise de réaffirmer son engagement dans la lutte contre le trafic de faune, et d’adresser un message clair aux réseaux mafieux encore actifs sur le territoire », conclut l’ONG. Le verdict de cette audience d’appel sera scruté de près, tant au Gabon qu’à l’international, dans les milieux de la conservation.
@info241.com
