Kouakoua prend les rênes du patronat gabonais, dans l’ombre d’Oyima et sous le feu des attentes

Changement à marche forcée à la tête de la Fédération gabonaise des entreprises (FEG) ce lundi 19 mai. Après moins de deux ans à la présidence de la plus grande organisation patronale du pays, Henri-Claude Oyima a passé le témoin à son vice-président Alain-Claude Kouakoua. Elu en août 2022, Oyima a été nommé le 5 mai ministre de l’Économie et des Finances, de la Dette et des Participations, de la Lutte contre la vie chère, une nomination qui l’a contraint à quitter les nombreuses responsabilités qu’il cumulait dont à la FEG.

Fin connaisseur du milieu des affaires et figure influente du secteur bancaire, Henri-Claude Oyima a marqué son mandat à la tête de la FEG par une vision fédératrice et une dynamique de modernisation. Sous son impulsion, la FEG s’est affirmée comme une véritable maison commune du secteur privé, en consolidant les liens entre les différentes filières économiques du pays. « Il a su rassembler et repositionner le patronat gabonais comme un interlocuteur crédible et constructif face à l’État », souligne un cadre du secteur privé.
Les deux hommes aux cotés du président gabonais
C’est donc un homme d’affaires aguerri qui reprend le flambeau. Président directeur général du groupe ACK, dont dépendent notamment Mika Services et Trans’form, Alain-Claude Kouakoua était jusqu’alors vice-président en charge des Infrastructures de la FEG mais aussi PCA de la CNAMGS. Son élection s’inscrit dans une logique de continuité, mais également de renouvellement. « Je mesure l’ampleur des défis, mais aussi la richesse des opportunités qui s’offrent à nous », a-t-il déclaré après sa désignation, affirmant sa volonté de « préserver l’unité du secteur privé » tout en maintenant un dialogue rigoureux avec les autorités.
Le nouveau président arrive dans un contexte national marqué par une volonté politique affirmée de transformation économique. À l’heure où le gouvernement multiplie les réformes pour améliorer l’environnement des affaires et stimuler l’investissement privé, la FEG, sous la direction de Kouakoua, est attendue sur des dossiers cruciaux : réforme fiscale, digitalisation des services, relance industrielle, compétitivité des PME. Il devra aussi consolider la stabilité de l’organisation et poursuivre les chantiers entamés par son prédécesseur.
Fondée en 1959, la FEG regroupe aujourd’hui environ 500 entreprises représentant 80 % du PIB et 90 % de l’emploi formel au Gabon. Plus qu’un simple passage de témoin, cette transition symbolise un repositionnement stratégique du patronat gabonais à la croisée des ambitions privées et des attentes publiques. Le tandem Oyima-Kouakoua pourrait bien incarner un nouvel équilibre entre pouvoir économique et pouvoir politique, dans une République en pleine recomposition.
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