Gabon : le frère du ministre de l’Intérieur bombardé ambassadeur au Benelux, à l’UE et à l’OEACP

C’est un retour remarqué sur le devant de la scène diplomatique. Eudes Régis Immongault Tatangani, frère aîné du ministre de l’Intérieur Hermann Immongault, a été nommé ce jeudi 8 mai triple ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon auprès du Benelux (BElgique, NEderland, LUXembourg), représentant permanent auprès de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). Une triple casquette stratégique pour cet ancien pilier du régime Bongo, aujourd’hui pleinement réintégré dans le dispositif du président Oligui Nguema.

Annoncée en Conseil des ministres hier soir, cette nomination est d’ailleurs la seule de la séance qui n’a pas concerné l’administration présidentielle remaniée dans son intégralité. Elle confirme la volonté du nouveau pouvoir de miser sur des profils chevronnés pour redéployer la diplomatie gabonaise, à l’heure où Libreville tente de relancer sa coopération internationale après une longue transition politique.
Le désormais triple ambassadeur
Ministre durant plus d’une décennie, notamment de l’Économie, de l’Habitat et des Affaires étrangères dès les premières heures de règne d’Ali Bongo en 2009, Régis Immongault avait été écarté lors des remaniements suivant en 2019 avant d’y revenir avant la chute du régime de la famille Bongo. Reconverti député de la transition, il restait influent en coulisses. Son ralliement au général-président Oligui Nguema dès les premiers mois du régime militaire semble aujourd’hui récompensé.
Natif de Lastourville (Ogooué-Lolo), discret mais respecté dans les milieux diplomatiques, il jouit d’un carnet d’adresses étoffé, aussi bien à Bruxelles que dans les grandes instances africaines. Sa nouvelle mission s’annonce vaste : représenter le Gabon dans trois capitales européennes, renouer les liens économiques, renforcer l’attractivité du pays et défendre les intérêts nationaux dans un espace géopolitique majeur.
En misant sur un ancien baron du Parti démocratique gabonais (PDG), l’exécutif opère un subtil dosage entre rupture et continuité. La diplomatie gabonaise version Oligui Nguema se veut désormais technique, crédible et connectée aux réalités internationales — sans pour autant tourner le dos aux hommes d’expérience du passé.
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