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En différé

Liberté de la presse : L’intelligence artificielle s’invite dans le débat, entre espoirs et inquiétudes

Liberté de la presse : L’intelligence artificielle s’invite dans le débat, entre espoirs et inquiétudes
Liberté de la presse : L’intelligence artificielle s’invite dans le débat, entre espoirs et inquiétudes © 2025 D.R./Info241

L’intelligence artificielle n’a pas fini de faire trembler les salles de rédaction. À Port-Gentil, les professionnels des médias ont célébré en différé, ce 16 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un rendez-vous organisé à la Maison de la Jeunesse de l’Ogooué-Maritime, sous le thème sans détour  : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». Dans un contexte où la machine commence à rivaliser avec la plume, la réflexion ne pouvait pas être plus d’actualité.

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Aux côtés du gouverneur Jean Robert Nguema Nnang et de la directrice générale de la Communication, Hermine Otounga Souna, les journalistes de la province se sont penchés sur les bouleversements profonds qu’impose l’IA dans la pratique du journalisme. Un débat salutaire dans un secteur déjà malmené par deux décennies de révolution numérique… et désormais bousculé par des algorithmes capables de générer des textes, des images, des sons, sans cligner d’un œil.

  L’IA dans les rédactions : outil miracle ou cheval de Troie ?

Dans son allocution, Éden Samabaka-Otounga, directrice provinciale de la Communication, n’a pas mâché ses mots. Elle a souligné l’urgence pour les journalistes de prendre la mesure de cette nouvelle donne. «  La Journée mondiale de la liberté de la presse est bien plus qu’une simple commémoration  : c’est un rappel des droits fondamentaux des professionnels de l’information, et un signal d’alarme face aux nouveaux défis  », a-t-elle lancé.

Éden Samabaka-Otounga, directrice provinciale de la Communication

Et ces défis sont de taille : l’intelligence artificielle générative rebat les cartes, de la collecte des faits à leur diffusion. À la clé  ? Des gains de temps, oui, mais aussi des risques de manipulation, de désinformation automatisée et de perte de contrôle éditorial. Faut-il s’en méfier ou l’apprivoiser ? Une seule certitude : il est temps de sortir de la fascination béate et de poser des garde-fous. Former les équipes, baliser les usages, comprendre les biais, éviter l’addiction technologique. Bref, reprendre la main.

  Le Gabon, un exemple de progression ?

Dans ce tumulte technologique, le Gabon affiche une progression notoire. Selon Reporters sans frontières, le pays se classe 41e sur 180 dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse. Un bond salué par Hermine Otounga Souna, qui y voit « le fruit d’une volonté politique affichée du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Pour elle, l’IA peut être un allié, à condition d’en faire une technologie au service de la vérité, et non de sa distortion.

Une vue des participants

De son côté, le gouverneur Nguema Nnang a rappelé que les journalistes sont les « sentinelles de la démocratie », appelées à se battre pour leurs conditions de travail mais aussi pour la qualité de l’information dans une société où la vérité est trop souvent reléguée au second plan.

  Demain, un journalisme augmenté ou désincarné ?

C’est donc un appel à la vigilance mais aussi à l’action qui a résonné à Port-Gentil. Car si l’IA peut être un levier de productivité, elle peut aussi devenir le fossoyeur du lien humain dans l’information. Le défi est clair : ne pas laisser les machines décider seules de ce qui fait l’actualité. Dans un monde saturé de contenus générés par algorithmes, les médias ont une mission sacrée  : trier, hiérarchiser, vérifier, et surtout… résister .

À l’heure où la frontière entre le vrai et le faux devient floue, c’est bien dans les rédactions que se joue l’avenir de la démocratie. Et face à cette révolution froide qu’est l’IA, les journalistes n’ont d’autre choix que de redevenir chauds, vivants, engagés. La machine peut produire de l’info, mais jamais du journalisme.

@info241.com
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